Cet article rend compte de l’un des thèmes issu des travaux de Space’ibles pour l’année 2017, l’Observatoire de Prospective Spatiale, à initiative du CNES. Avec les trois autres articles qui portent eux aussi la mention « Space’ibles 2017 », ils forment le rapport d’activité de la première année d’existence de l’observatoire, présenté en convention, à Lyon, les 7 et 8 novembre. Ces quatre articles ne sont pas des prises de position définitives mais des appels au dialogue, documents « martyres » sur lesquels construire les prochaines réflexions.
Afin de mesurer, modéliser l’économie de l’Espace, il a fallu que les activités des humains dans ces nouvelles contrées sortent de la période des premières urbanisations, que suffisamment de matériels divers et variés, mais indispensables à la pérennisation de la présence de l’humanité dans l’Espace, aient été arrachés au sol terrestre et trouvent, en orbite, les infrastructures qui en permettent l’utilisation optimale. On peut raisonnablement situer cette bascule au cours des années quarante.
En économie, la problématique est universelle : pour pouvoir parler d’une économie, d’une relation commerciale entre un environnement et un autre, il faut qu’il puisse y avoir des échanges monétisables, mesurables entre ces deux environnements. Si un des deux environnements a investi dans le deuxième, il faut surtout que le deuxième produise des denrées qui justifient l’investissement qu’il représente pour le premier. Un exemple de cette relation fut celle qui unit la Grande-Bretagne à ses colonies du nouveau monde, principalement les états de la côte Est des futurs États Unis d’Amériques. Relation jugée inéquitable, du point de vue des colons, puisqu’elle a abouti à l’Indépendance, à la fin du XVIIIe siècle.
Donc, plus que jamais, pour qu’il y ai économie de l’Espace, il faut que les infrastructures humaines outre-Terre continuent à justifier leurs existences par les produits qui retourneront sur la Planète Bleue, pour un bénéfice commun. Un autre moyen d’obtenir le retour sur investissement que le plancher des vaches attend fut, pour les infrastructures en orbites autour de la Terre, de monétiser leurs services portuaires au profit de la Lune et de Mars et de l’industrie du space mining, créant, de fait, de nouveaux cercles d’économies dépendantes les unes des autres, la Terre se trouvant au centre de ces cercles concentriques d’influence économique.
Au début du XXIe siècle, un film avait résolu le problème de l’économie de l’Espace en créant un minerai qui, à lui seul, justifiait les investissements de la conquête spatiale. Ce minerais miraculeux annulait les effets de la gravité… et son nom indiquait clairement le tour de passe-passe réalisé par le créateur du film Avatar, pour rendre l’intrigue de son film cohérente. Le minerai s’appelait l’unobtainium que l’on peut traduire par « qui ne peut être obtenu » (un-obtain-ium).
La suite sur FuturHebdo : 20/11/2067 : L’espace n’est-il qu’une colonie économique de la Terre ? | SPACE’IBLES 2017
Lien vers le pdf du magazine « numéro spécial Space’ibles » de FuturHebdoproduit par le Comptoir Prospectivite.fr avec l’ensemble des articles produits à l’occasion de l’inauguration de Space’ibles, l’Observatoire de la Prospective Spatiale, à l’initiative du CNES.