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Depuis peu, une nouvelle société surfe sur la mode de la continuité, voire de l’éternité. Une mode directement inspirée du clonage des animaux de compagnie. Pour un coût modique, Eternity Gift On Line met à disposition du grand public la plus grande banque de données au monde d’objets réplicables de la période pré-nanoT. Il s’agit de meubles ou de décorations mais les réplications peuvent aussi être fonctionnelles lorsqu’elles disposent d’un mécanisme. Dans un monde où tout est «réplicable» à l’identique, ce qui va donner à un objet sa dimension luxueuse peut être un caractère de rareté. Parce que façonné par un savoir faire ou par une technique qui ne produisent jamais deux fois la même chose, un objet devient définitivement unique. Il engendre une possession exacerbée…
COPIE CARBONE DELICTUEUSE
Les brocanteurs joignent leurs voix à celle de l’industrie du luxe pour crier au scandale ! De nombreux professionnels du secteur viennent grossir les rangs de ceux qui ne voient dans la réplication 3D qu’une pratique éhontée du plagiat transformé en industrie lucrative. Tous tentent de faire valoir leurs droits. Ces réplications accessibles au plus grand nombre ne font qu’inquiéter un peu plus les marchands d’art et le monde du luxe:tous redoutent un raz de marée d’objets Rep’nT (réplication nanotechnologique) qui nivellerait le marché vers le bas…
Se défendant de jouer les Cassandre, ils promettent, à terme, l’effondrement des marchés conjoints de l’art et du luxe et posent une question:«Qu’est-ce qui différenciera, à l’œil nu, un objet Rep’nT de son original?». Afin d’apaiser les esprits et pour se conserver la sympathie du public, EGOL s’est engagé à ajouter à chaque objet répliqué par ses soins une puce RFID. Celle-ci identifiera aisément un objet Rep’nT.
L’ETERNITE AU POIGNET
Aune époque où la miniaturisation est reine, la montre-bracelet reste un objet à la mode
et s’affiche à nouveau aux poignets. Elle est mécanique, à remontoir ou automatique. Elle présente un cadran simple ou affiche plusieurs informations. La trotteuse devient indispensable et le fait main de rigueur… Ce fruit d’un travail manuel expert s’est également vu doter d’un des derniers avatars de la technologie. Dans le boîtier de la montre est logé un discret dispositif. Une
fois activé, il suffit d’une légère rotation de la bague chronomètre. Cette rotation enclenche un dispositif empêchant la lecture de la puce d’identification RFID présente dans le quotidien des consommateurs. Les RFID humaines permettent de déverrouiller les portes des voitures, des appartements, de désactiver les sécurités des ordinateurs. Elles donnent accès aux délices de la société de ludoconsommation… jusqu’au moment où l’on souhaite ne plus être «lu» ou «suivi»! Et le bel objet fait redécouvrir le goût de l’anonymat, chose rare au point de devenir une nouvelle forme de luxe !
MORPHINGS SOUS-CUTANES
Le tatouage devient évolutif et vit sa révolution technologique avec l’arrivée des encres de la nanotechnologie.Divers paramètres sont pris en compte dans cette illusion de vie mise en œuvre par des nanorobots chromofères (du grec chromo, couleur et du latin fero, porter), ce qui
donne à ce tatouage-morphingun nouveau moyen d’expression pour le tatoueur mêlant l’art du dessin, la nanotechnologie et l’organisme du tatoué.
Le tatouage réagit au passage d’une autre personne grâce à l’adrénaline, l’endorphine et autres phéromones… Toutes ces substances que sécrète notre corps au long de la journée deviennent des partitions qu’interprètent des armées de robots microscopiques. Quand aux modifications de programme que peut apporter le porteur du tatouage, elles sont des nuances issues de son humeur festive, belliqueuse, séductrice, voire érotique… La palette de création est infinie. Les néotatoueurs garantissent que jamais le même motif ne se retrouvera sur deux personnes.
Dernière qualité de ces encres:elles sont effaçables. Plus précisément, quand le client se lasse de son tatouage, deux solutions s’offrent à lui : après envoi d’un code, laisser faire la nature qui éliminera les chromofères nanoT ou bien utiliser un code inhibiteur qui donne l’ordre aux chromofères de devenir invisibles… jusqu’à la prochaine activation…
L’INTIMITE DU BIJOU
Pour la première fois au monde, le bijoutier Boucherelles & Cliffs propose à sa clientèle des bijoux symbiotiques. Des pièces uniques impossible à repliquer… Le marketing les appelle «bijoux vivants», d’autres parlent de «parasites», inquiets par cette nouvelle mode technologique proche d’une forme d’hybridation humaine.
Dans un premier temps, le futur client de Boucherelles & Cliffs fournit un échantillon biologique. Les laboratoires du joaillier en extraient l’ADN. Sur cette base biochimique, une pierre artificielle mais unique est construite, atome après atome (de carbone plus quelques autres pour les couleurs et autres qualités esthétiques). L’originalité de la démarche de l’orfèvre de la place Vendôme tient en la manière selon laquelle Boucherelles & Cliffs interprète l’information brute de l’ADN de chacun de ses clients.
Il a fallu développer un logiciel qui transpose un code génétique en données physico-chimiques qui décrit les qualités gemmologiques de la pierre. Chaque gène humain vient influencer sur la couleur, la structure cristalline, l’indice de réfraction et bien d’autres critères… Chaque pierre ainsi générée est unique, comme l’est le donneur de la séquence génétique.
La pierre est ensuite montée sur un brochage hightech symbiotique:plongeant dans les tissus du client, il assure son alimentation énergétique par induction cellulaire. En quelques jours, le bijou effectue sa «nidification» et se met à «vivre» et scintille en fonction des humeurs de la personne qui le porte.
Préserver ce qui fait la richesse de notre monde est une évidence. Et peut-être encore plus depuis le début du XXIe siècle.
Mais certains n’ont pas attendu. En effet, depuis plusieurs décennies, «L’Arche du Spitzberg »
rassemble les patrimoines génétiques des formes de vie de notre planète, «Les Volontaires des Îles de la Biodiversité » s’engagent à préserver les dernières terres sauvages. De son côté, « Le Champ Zoo-Ethnographique Virtuel » recompose une gigantesque simulation de notre planète dans laquelle vivent ou revivent des animaux aussi bien que des sociétés disparues…
Des programmes hyper spécialisés, très sérieux, nécessaires et aux bénéfices incontestables. Mais qui doivent être mis, désormais, à la portée du grand public… sous forme de « Sanctuaires du Monde ». Selon leurs promoteurs, qui assurent ne pas vouloir entrer en concurrence avec les initiatives déjà existantes, ces endroits proposeront
«une expérience intime et unique. Ils mettront en œuvre l’excellence humaine mise au service
de la lutte pour la préservation des écosystèmes en perdition! ». Un pitch en trois lignes éclairé par de splendides simulations qui grâce à la réalité virtuelle en immersion, sont très abouties. Comme celle-ci où le visiteur se promène dans un Eden virtuel permettant le plein épanouissement à toutes sortes de formes de vie dans des environnements paradisiaques…
Un engagement plus que séduisant! Mais, quand à grand renfort de plans de communication, de nouveaux acteurs annoncent vouloir prendre part à ce vaste chantier de préservation, et qui plus est, à l’aide de capitaux exclusivement privés, on ne peut que s’interroger sur la finalité de l’entreprise. Pourtant leurs arguments semblent porter leurs fruits, car, déjà, des projets très concrets, sont sur le point de sortir de terre, au cœur de nombreuses mégapoles de la planète.
Alors, un peu comme les zoos invitant les peuples occidentaux du XIXe siècle, à découvrir un exotisme inespéré, ces Sanctuaires promettent d’offrir aux terriens contemporains ou futurs, un échantillon précieux de ce que le monde était avant de tomber dans son actuelle décrépitude. Avec, par exemple, les baignades dans les eaux bleues des lagons aujourd’hui révolues, les banquises où l’on se mirait désormais en pleine fonte. Ou encore les forêts immenses dans lesquelles on s’égarait maintenant rasées.Baptisés Unisphères (pour univers et sphère), ces
petits bouts de paradis retrouvés et ultra modernes rassembleront, en effet, des écosystèmes reconstitués. Rayé de la surface de la terre, chacun sera choisi en fonction de son caractère exceptionnel :un lagon des Seychelles, une forêt primordiale de Bornéo, une savane Dogon, un glacier et son alpage, des palétuviers de Floride, une banquise, un haut plateau
himalayen… Leur équipement s’appuiera sur les dernières technologies ou innovations. Ainsi,
leurs parois seront réalisées en verre photo-actif qui réunit la photo-électrosynthèse, la photo-absorbtion de polluants, et la catalyse de nutriments à partir d’éléments chimiques présents dans les écosystèmes… Néanmoins, ces «Sanctuaires du Monde » ne seront pas uniquement dédiés à la faune et la flore. Question de financement! En effet, la seule volonté
de sauvegarder ce patrimoine écologique, même au nom de la culpabilité, ne suffirait pas
pour récolter les fonds nécessaires. Ainsi ces « zoos du dernier espoir » proposeront à leurs
visiteurs, accueillis comme des hôtes particuliers, d’apporter leur contribution et de jouir
des lieux d’une autre manière en résidant dans une hôtellerie de luxe tout droit sortie
d’un artisanat d’art exceptionnel et pourtant en péril. En effet, issu de multiples savoirs faire culturels, cet artisanat, véritable bien immatériel de l’humanité, ne peut survivre que si l’écosystème est sauvegardé, du fait des matériaux naturels utilisés par les artisans. Il
devient donc urgent de le sauvegarder au même titre que la biodiversité.
Qu’il s’agisse de marqueterie du bois, d’os, du travail du cuir, du fer ou de la pierre, de tissage de draperies délicates, de vannerie, de joaillerie, d’orfèvrerie, d’ébénisterie ou de menuiserie… ces établissements permettront aux artisans d’art du monde entier de produire des objets tous plus précieux les uns que les autres, tout en offrant à leur client, l’occasion rare de côtoyer des
pièces uniques et de vivre des instants exceptionnellement luxueux… pourvu que leur bourse le leur permette ! Telle est la promesse du premier «Sanctuaire du Monde » qui vient d’ouvrir ses portes à Dubaï. De son côté, Képhas Quasghett, directeur du Sanctuaire de Paris, actuellement au stade des finitions, parle de « luxe réinventé ».«Notre établissement apporte exactement au luxe, la même contribution visionnaire que des complexes comme les Thermes de Monaco ou le Normandie, à Deauville, lors de leur ouverture au XXe siècle », explique-t-il. Toujours en fonction et très selects, ces derniers ont été rénovés, pourtant s’empresse-t-il d’ajouter:«Ces endroits restent désuets en terme de conception et leurs capacités écologiques n’atteindront jamais la qualité et le rendement en équivalent carbone des Sanctuaires du Monde ». À la fois lieux d’anticipation, promettant la prévention de toutes formes d’extinction proches ou futures, et véritables arches de Noé, sources de nouveaux débouchés écologique, économique, touristique ou de création, ces «Sanctuaires du Monde » développent un modèle attrayant. Et pourtant leurs détracteurs, des associations familiales aux syndicats, ne manquent pas. Tout d’abord, ces réfractaires – autoproclamés – doutent des intentions altruistes des promoteurs des sanctuaires rebaptisés pour l’occasion AristoLand, et s’inquiètent des sources de financement. Ensuite, ils s’opposent farouchement au concept même de ces futurs «Zoos low cost » où le grand public n’aura accès qu’à une mince portion de ces univers tandis que les plus nantis baigneront dans un luxe trop insolent, le tout sous couvert de la protection de la biodiversité.
Mais déjà la mode est lancée… et le marché pourrait bien encore une fois imposer sa loi.
En préparation pour le numéro deux de la revue d’INflencia, j’ai deux articles en cours de rédaction.
Sortie prévue de la revue : aux alentours du 20 juin !
24/05/2012 : Articles validés, titres plus ou moins définitifs : Article #1 : Les Sanctuaires du Monde, la préservation est luxe Article #2 : Les objets du luxe
En lançant cette passerelle entre le off et le on, INfluencia fait plus qu’innover, il crée un concept avec un style de lecture moderne unissant le plaisir du papier à la dynamique du contenu enrichi. Avec des QR codes permettant d’apporter un complément d’info à la version papier.
Ce premier trimestriel de 150 pages se veut intemporel. Et il est -logiquement- consacré à l’innovation. Pas seulement l’innovation technologique dont économistes, entrepreneurs et politiques ont fait leur mantra. Mais l’innovation comportementale et sociale, et ses usages. L’innovation et le «bien être», ou mieux encore l’innovation et le mieux être. Celle qui transforme le monde mais qui change aussi la vie.
Nous avons donc choisi de regarder la «journée ordinaire» d’un consommateur. Un consommateur connecté comme jamais, grâce à sa ville, son téléphone, sa voiture, sur son lieu de travail ou dans ses loisirs… Et qui rêve aux innovations de demain, dans un dernier chapitre -autre innovation- à retrouver uniquement dans notre magazine digital, «avatar» officiel de la revue.
«Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer», affirmait Gaston Berger…
J’ai grandi avec cette chanson dans un coin de ma mémoire. Mon frère ainé m’avait initié à Pat Benatar au tout début des années 80… En bon français, je ne sais pas si j’ai une bonne compréhension du texte… mais ces paroles m’ont toujours été comme une révélation prospectiviste, des années avant même que cette notion jaillisse en mon esprit… et remercie par là même ce grand frère qui me fit ce don !
Je vous livre un bout de ma mémoire :
Le clip est de très mauvaise qualité… si quelqu’un en a une meilleure version, je suis preneur !
Les paroles :
You know and I know My Clone Sleeps Alone She’s out on her own – forever She’s programmed to work hard, she’s never profane She won’t go insane, not ever No V.D., no cancer, on T.V’s the answer No father, no mother,, she’s just like the other And you know and I know, My Clone Sleeps Alone Your clone loves my clone, but yours cannot see That’s no way to be, in heaven No sorrow, no heartache, just clone harmony So obviously, it’s heaven No naughty clone ladies allowed in the eighties No bed names, no sex games, just clone names and clone games And you know and I know My Clone Sleeps Alone
Before we existed the cloning began The cloning of man and woman When we’re gone they’ll live on, cloned endlessly It’s mandatory in heaven But they won’t remember or ever be tender No loving, no caring, no program for pairing No V.D., no cancer, on T.V’s the answer No father, no mother, she’s just like the other No naughty clone ladies allowed in the eighties And you know and I know My Clone Sleeps Alone My Clone Sleeps Alone! My Clone Sleeps Alone!
Santel fait le buzz sur l’Hypernet: la Délégation Nationale du Ministère Européen de la Santé vient de faire paraître au Journal Officiel l’autorisation de mise sur le marché de l’implant sclérotique à visée haute du géant de l’informatique. Il était grand temps que ce dispositif biomécanique puisse être implanté légalement en Europe car beaucoup n’hésitaient pas à se rendre à l’étranger pour se faire appareiller…
L’IV, Implant à Visée haute, va souvent de pair avec un autre implant: l’IC, Implant Cochléaire. Cet ensemble permet un contrôle total des communications et des données embarquées par simple commande cérébrale: l’image est projetée par l’IV sur la rétine, l’IC fournit le son !
En plus de l’accord sanitaire d’innocuité, le décret du Journal Officiel donne surtout son aval au système de financement des implants. La paire IV-IC coûte cher… très cher. Ceux qui se font équiper s’engagent sur de longues durées. La Commission européenne a réussi à imposer l’Opt-Out. Ce système permet à un individu implanté d’interrompre son abonnement pour une durée plus ou moins longue, après paiement d’indemnités au fournisseur d’implants biomécaniques. Celui-ci envoie alors un code de désactivation. L’implant devient inerte jusqu’à réactivation.
Concernant ces implants, les institutions européennes ont réagi avec une célérité qui leur est peu coutumière… Elles y ont peut-être vu le moyen de détourner l’attention du public d’un sujet encore plus sensible: le remplacement d’un organe valide par une prothèse biomécanique. En effet, en quelques générations de prothèses, l’aveugle qui aujourd’hui est appareillé d’un œil artificiel voit mieux qu’un individu disposant de ses organes originels. Celui qui était déficient a désormais accès à un sens qui surclasse en tout le monde organique : il voit mieux, plus loin, il perçoit des spectres de la lumière inaccessibles à l’œil naturel… Il en va de même avec le paraplégique qui, lui, court mieux, danse mieux, skie mieux… Celui qui était diminué par la maladie ou le handicap, une fois appareillé, suscite la jalousie chez ses contemporains valides. Le terme “valide” est en passe de perdre tout sens dans un monde où maladie peut devenir synonyme d’amélioration. Tous ces éléments contribuent à inciter de plus en plus de pays à revoir leur copie législative.
Et pourtant, à bien y regarder, tout a commencé voilà bien des années… Avant même l’apparition des appareillages améliorants modernes, la première à avoir évoqué ce changement de paradigme dans les rapports entre individus “améliorés” et individus “valides” fut la top modèle et sportive de haut niveau, Aimee Mullins. L’égérie de L’Oréal qui, en l’absence de péroné, avait du être amputée sous les genoux à l’âge d’un an, racontait, dans les années dix, avec un sourire radieux, comment elle pouvait susciter de la “jalousie”, ayant toujours avec elle sa valise de jambes… La bonne paire de jambes pour le bon moment… pouvoir discrètement se grandir de quelques centimètres, sans même porter des talons excessivement hauts!
Certaines modifications génétiques qui, dans un premier temps, ne se justifièrent que dans un cadre strictement médical, suscitèrent elles aussi des demandes dans le grand public. La résolution de certains cas pathologiques a néanmoins permis la maîtrise de la modification génétique chez un individu “normalement” constitué. Ainsi, après que les victimes de la xeroderma pigmentosum, les enfants de la lune, ont été guéris, il fut aisé pour un laboratoire de développer et breveter un traitement génétique qui permit de doter la peau humaine d’une plus grande résistance aux agressions du soleil. Pas vraiment indispensable, mais dans un monde au climat perturbé, ce traitement pourrait vite devenir une amélioration “must have”!
Si le législateur traîne des pieds à traiter ces améliorations hors de la nécessité médicale, c’est qu’au travers de ces dites améliorations, on aborde une réflexion bien plus profonde qu’il n’y parait. On pourrait la formuler de la sorte : depuis l’aube de l’humanité, on n’a pas fait mieux que le corps biologique pour porter la conscience humaine… Et pourtant, en termes de marketing, ce corps est resté trop longtemps un non-sens : il n’est qu’un corps biologique qui se perpétue de génération en génération, selon les règles de l’évolution, sans que rien ne puisse y être changé, ni amélioré. Quelle révolution ce serait de faire du corps humain un objet malléable à volonté, dont on ferait enfin la publicité, pour lequel on pourrait vendre des options !
Si une telle proposition, aujourd’hui, ne semble plus choquer, il n’est pas inutile de rappeler qu’il y a peu encore, au début du 21ème siècle, la société occidentale était fortement influencée par les cultures issues des religions du Livre. Ces religions déterminaient une conception du corps de l’homme chargée des messages de la foi dans le dieu unique de la Bible : la vie est un don de ce dieu, donc la vie est sacrée. Le corps, réceptacle de la vie, est de même sacré et mérite tous les respects. D’autres philosophies et religions, de par le vaste monde, pouvaient rejoindre cette conception occidentale.
Deux générations séparent ces deux définitions. Dans cet intervalle de temps, quelques événements clés ont participé à la désacralisation du corps de l’homme. Ça a été, au tournant du millénaire, le cas des bébés-médicaments, ces enfants conçus pour être génétiquement compatibles avec un frère ou une sœur malade. Ils devenaient ainsi banque d’organes indispensables à la survie de leur aîné. À la même époque et dans un autre domaine, peuvent être également cités les propos du professeur Severino Antinori ou de Claude Vorilhon, alias Raël, qui revendiquaient, sur les grands réseaux médias, le clonage reproductif comme moyen de reproduction alternatif et légitime.
Les étapes qui se succédèrent pour aboutir au monde tel que nous le connaissons ont été nombreuses, les débats non plus n’ont pas manqué. Si on assimile l’évolution à un train, l’être humain, comme toute autre espèce vivante, se trouve dans ce train comme un simple voyageur, incapable d’en influencer la direction. Or, aujourd’hui, il semblerait que l’homme doté des derniers outils issus de l’évolution technologique puisse, pour la première fois de son histoire, influer sur les aiguillages de l’évolution. Cette capacité nouvellement acquise a modifié la perception même de notre monde. Sans y prêter garde, nous sommes entrés de plain-pied dans une conception digitale de l’être opposée au somatique, conception qui prévalait jusqu’au tournant du millénaire. En d’autres termes, la valeur d’un sujet observé n’est plus liée à sa nature (être et corps indissociables) mais à l’information issue, portée par le dit sujet. Reste une question à poser : l’humanité a-t-elle pénétré dans une nouvelle nature de son être, une nature que la volonté et la raison peuvent modeler ? Ou l’homme n’a-t-il fait que persister dans la voie d’une hyper-consommation, chemin initié au cours de la deuxième moitié du siècle précédent ?
«Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tache est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.»
Je l’ai entre les mains : le magazine papier d’INfluencia.net.
Il est beau, il est illustré avec talent et créativité. Il est bourré de belles idées qui gratouillent, démangent… dérangent ??? Et… il sent bon le papier et l’innovation !
Dans ce premier numéro, j’ai écris un article : “Le corps humain : du sacré au marché”. Par contre, cet article n’est accessible que dans la version online… Alors, bonne lecture.
A lire une article d’une prospectiviste américaine : Machines Will embeded within us in an hybrid age C’est article est prospectif alors que mon article sera plus dans l’esprit d’un texte écrit dans l’avenir…