CONTENUS DÉDIÉS

Scénarios de mobilité pour des temps incertains | INfluencia | Publication

Article écrit par Christian Gatard à l’occasion des 20 ans d’INfluencia
et publié dans le numéro spécial du magazine en vente ici : 
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La mobilité c’est la grande aventure de l’humanité. Il y a eu le Rift africain dont on dit qu’il fut son berceau. Il y a eu le Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre dont on dit que la pandémie a multiplié les lecteurs. La mobilité est un concept généreux, fait de distance, d’accessibilité , de vitesse, d’échanges, de diffusions… Elle joue un rôle fondateur dans le développement des sociétés humaines tout autant que dans celui du bébé qui marche à quatre pattes pour rattraper son hochet.

Voilà qui est dit. Avec une introduction en forme de tel grand écart il va falloir faire des choix. De quelle mobilité parler pour ne pas enfoncer des portes ouvertes ? La métaphore est bien sûr choisie ici tout exprès puisqu’une porte ouverte incite à sortir explorer le monde et donc se déplacer. Et se déplacer c’est encore et toujours une aventure … en terre inconnue même pour traverser la rue pour acheter une baguette ou trouver un travail.

De fait pour traverser la rue il y aura toujours la marche à pied dont le corps médical dit le plus grand bien. Pour autant traverser la rue en regardant une série sur son smartphone n’est pas recommandé. Aujourd’hui. Dans quelques années ce même smartphone omniscient vous alertera de l’arrivée imminente du cycliste débouchant à toute allure. Épuisons donc rapidement le sujet : l’intelligence artificielle va gérer avec de plus en plus d’efficacité la mobilité urbaine. Les taxis-drones pourront tout autant gérer les paramètres de vol et la complexité d’un trafic de milliers d’engins au-dessus de votre tête. Des ailes volantes géantes, hybrides de dirigeables, parcourront le ciel sans jamais se poser au sol. Vous les rejoindrez en navette. Enfin, vous, c’est-à-dire les urbains aisés et un peu blasés par les mobilités douces et actives : le vélo, la trottinette, la roue (tout ça électrique) et peut-être la marche aussi avec un discret exosquelette télescopique qui vous fera faire vos 10.000 pas sans douleur. Parce que vous- autres, les lycéens ruraux obligés d’attraper le bus aux aurores, c’est moins sûr. Les dirigeables au-dessus des campagnes, ce sera beaucoup moins rentable. 

D’ici 2050, 7 personnes sur dix dans le monde vivront en milieu urbain. Dans quel état ? Un continuum rural-urbain est en train d’émerger. Il va falloir prendre en compte la connectivité entre les zones et les différents types de liens entre les zones urbaines et rurales. Les fractures territoriales ne seront peut-être pas des précipices. L’enthousiasme technologique ça ne mange pas de pain. La mobilité du futur se veut déjà plus verte, plus propre, plus durable en tout cas en ville et, avec un peu de chance, sur les territoires.

Mais au-delà de la mise en scène plus ou moins spectaculaire du solutionnisme technologique dont les médias font leur miel ,  une chose est sûre c’est que rien n’est sûr. Ce que les enfants apprennent aujourd’hui sera inutile dans trente ans.  85% des emplois de 2030 n’existent pas encore, 75% des entreprises cotées en bourse auront disparu dans les 10 qui viennent. Bref, la prospective est un boulot sans avenir mais il faut bien que quelqu’un s’y mette.

Pour repérer dès aujourd’hui quelques clés de compréhension de la mobilité du futur on a peut-être intérêt à cerner ce qui se passe dans notre rapport personnel à l’espace et au temps. Le temps de notre quotidien, l’espace de nos écosystèmes. 

Le train et l’avion avaient fait penser le rapport au monde différemment : temps et distance chamboulés, vertige de la vitesse, enjeux environnementaux, aventures et découvertes …un océan de fictions, de contes et légendes, de créations artistiques ! Les technologies de rupture comme l’IA, l’hydrogène, l’ordinateur quantique vont influer sur les enjeux de mobilité. Mais la mobilité du futur ne se réduira pas à la technologie – toute créative et fascinante qu’elle soit.   

Regardons donc du côté des signaux qui pointent vers quelques émergences possibles.  

La mobilité cognitive : un instrument de navigation dans un monde où chacun devra se débrouiller pour vivre ou survivre ?

Éloge anticipé de la vitesse et de la mobilité physique

S’il y a bien une piste qui va éclairer le monde qui vient c’est l’hybridation. En voici une.

A priori la mobilité cognitive est plutôt l’affaire des neuropsychologues. Elle ne concerne pas les déplacements physiques, soyons prudent. On sait que c’est la capacité d’utiliser ses compétences cognitives, telles que la pensée critique, la résolution de problèmes, la créativité, la mémoire, l’apprentissage, la flexibilité mentale et d’autres fonctions intellectuelles, de manière flexible et efficace dans différentes situations et contextes. 

Si on hybride mobilité cognitive et information multimodale on pointe la capacité de regrouper toutes les informations disponibles sur les possibilités de déplacement, par tout mode de transport, avec un large panel de contenus et de supports utilisés. 

Quel qu’il soit, le futur imposera à chacun de se débrouiller avec les moyens du bord : son intelligence, son instinct, ses recettes… Si on prolonge les courbes de ce que l’on voit en ce moment les futures mobilités quotidiennes seront des mini-aventures – quasiment un jeu survivaliste. Et à chaque fois qu’une nouvelle offre de transport apparaitra ce sera comme si un nouveau niveau de jeu se débloque. Les futurs GPS et autres applications de l’IA seront évidemment de la partie. Il faudra être malin et équipé des technologies embarquées dernier cri comme une géolocalisation au centimètre près, des offres intelligentes d’intermodalité et d’optimisation de parcours dans la jungle des villes… et on pourra survivre à la traversée de la rue.

La mobilité immobile : le pilotage d’une vie rêvée dans un monde ermite ?

Éloge anticipé de la tanière et de la mobilité virtuelle

Autant la mobilité cognitive laisse envisager un avenir de déplacements géographiques à la carte (si on peut dire) et,  en tout cas,  hors les murs de chez soi, autant l’imaginaire d’une mobilité immobile sent le confinement… quel qu’en soit la cause. La pandémie est bien sûr dans les mémoires – avec ses profiteurs trop contents de pouvoir faire un pause dans une vie hors d’haleine et ses résistants furieux qu’on leur impose une séquestration qu’ils ont imaginé orchestrée par quelque état profond. Mais on peut anticiper bien des raisons de reconfiner chez soi, dans des communautés fermées, dans des archipels socio-économiques, dans des cités-états jalouses de leurs territoires. Suivez mon regard : le dérèglement climatique, la menace terroriste, une guerre… Seulement voilà : pas besoin que ces scenarios soient activés pour de bon dans le monde réel.  Leur anticipation dans l’imaginaire collectif, dans les légendes urbaines, dans les rumeurs propagées par les réseaux sociaux va agir comme énoncé performatif et convaincre chacun qu’on est mieux chez soi (ou dans quelque endroit qui fait qu’on s’y sent mieux que dehors). La société ermite est annoncée.

C’est là qu’immobilisée géographiquement une population apeurée ou peut-être tout simplement fatiguée du vacarme du monde va décider de se poser. Il y en aura pour tous les goûts. Le shifting va séduire toutes les générations : cette manière de voyager par la pensée grâce à l’autohypnose en s’inventant des mondes imaginaires et des réalités alternatives. Le LSD va revenir en force. La méditation et le mysticisme en chambre vont permettre de s’évader d’un quotidien trop dur.

Cette radicalisation des expériences ne sera après tout qu’un prolongement du binge-watching des séries sur plateforme. Dans la tanière des réalités augmentées, hologrammées, tarifées seront mises en scène. Ce sera spectaculaire. Pourquoi sortir de chez soi ?

La Mobilité virtuelle instantanée : la centrifugeuse informationnelle ?

Éloge anticipé de l’équipement omnipotent

Autant la mobilité immobile est une illustration de forces centripètes qui poussent à rester chez soi sans mettre le nez dehors, autant la mobilité virtuelle instantanée va illustrer le potentiel d’un dispositif technologique, mobile ou pas. Ce scenario est celui de la montée en puissance des équipements de communication qui permettent à chacun de tout faire non seulement depuis chez soi mais n’importe où dans le monde. A partir du moment où vous pouvez vous connecter à internet, vous pouvez avoir accès aux mêmes personnes et informations que l’employé dans son bureau. Vous pouvez bien sûr prendre des décisions, gérer, commander, manager. Que vous soyez en train de camper en Mongolie  ou siroter un café à San Francisco ce qui compte n’est pas là où vous êtes mais ce que vos compétences vous permettent de faire. Demain l’AI on device  sur l’appareil « jouera un rôle essentiel dans la création d’expériences puissantes, rapides, personnelles, efficaces, sécurisées et hautement optimisées ».  Le smartphone du futur sera un assistant personnel avec IA générative intégrée dans la puce.

La Mobilité paisible : l’injonction de douceur dans un monde de brut ?

Éloge anticipé de la lenteur et de la mobilité modérée

A côté de ces deux scenarios de mobilité – qui vont coexister et qui ne seront pas si tendus que ça parce qu’on se fait à tout et que le futur fait souvent peur mais,  quand on sera dedans,on s’y fera – il y a bien quelques anticipations plus ou moins utopiques.

Les mouvements valorisant le fait de ralentir le rythme déchaîné des travaux et des jours

suscitent un intérêt depuis longtemps.  L’enjeu est d’assumer un autre rapport au temps, permettant de reprendre le contrôle, de prendre ses distances vis-à-vis des injonctions de la société de consommation. La stratégie du slow n’est pas récente. Elle a été initiée en 1986 en Italie. Si elle a commencé avec le slow food elle nous intéresse ici dans ses « déclinaisons mobiles ».

Cette mobilité douce a pour agenda explicite de sauver la planète. Elle fait appel aux modes de mobilité actifs – c’est-à-dire qui ne mobilise que la seule énergie humaine : la marche à pied, le vélo, la trottinette, le roller, la roue électrique et tous les transports respectueux de l’environnement.

Ses bénéfices sont nombreux : réduction de la pollution, augmentation de l’activité physique, meilleure santé physique, augmentation de la qualité de vie et des conditions de transports, etc. 

Pour autant le mouvement slow – et en particulier dans sa déclinaison sur la mobilité – reste, au mieux,  un succès d’estime. Les relations entre trottinettistes bobo et chauffards de SUV bourrin vont demeurer rugueuses. S’il y a un invariant dans l’histoire de l’humanité c’est bien son appétit pour la controverse. On peut anticiper que la mobilité paisible sera le rêve de minorités moquées et conspuées qui croient encore à une utopie sur la planète.

La Mobilité ludique : l’utopie d’une mobilité est confiée aux artistes et aux gamers ?

Éloge anticipé du réenchantement 

Le  lien social n’est pas en très bon état et ça ne va pas aller en s’arrangeant. Et si la ville devenait un terrain de jeu. Une ville qui se transformerait au gré des événements et des saisons. Déambuler dans cette ville du futur sera source d’émerveillement et de réconciliation sociale. Les quais de la Seine se sont déjà transformés en bords de plage, les murs des immeubles en écrans de cinéma ou en supports de tableaux numériques… Hacker la ville, retourner l’espace et l’embellir sera le but de mouvements spontanés applaudis par les résidents comme par les visiteurs.  Tricoter un poteau ou une fontaine, planter un semi sur un terrain vague, tags et street art, ou occuper une place de parking, l’imagination des citadins pour s’approprier l’espace urbain et imaginer un futur sera le nouveau vivre ensemble de la mobilité… Concours de street Badminton, terrasses mobiles, recyclage de cagettes en cabane temporaire, voiture-jardin, terrain de mini-golf, potagers, espace bibliothèque, lieux d’échanges et de partages, installations et performances artistiques… autant d’initiatives pour imaginer de nouveaux espaces de vie en milieu urbain et de nouveaux usages de la ville de demain. Il est donc possible que l’on voit, d’ici quelques années, une réappropriation du centre-ville par les habitants.  Les artistes de la nouvelle mobilité seront les sources d’inspiration des citoyens, des édiles, des commerçants. Cela se concrétisera par un état d’esprit assez radical: il s’agit de réenchanter la ville en fluidifiant et en théâtralisant les flux. 

*

On peut toujours fantasmer différents futurs et les isoler pour les besoins de la démonstration. La mobilité qui vient sera peut-être un bricolage de ces différentes hypothèses. 

« Échos du futur », le podcast qui explore les imaginaires de la science-fiction | Contenus

Le Comptoir Prospectiviste est heureux de vous annoncer une nouvelle collaboration ! il s’agit de la création de « Échos du futur », un podcast de la chaîne Monde numérique de Jérôme Colombain.

« Nos sociétés sont en perpétuelle évolution. Les innovations s’enchaînent, les horizons changent, chacun cherche un sens au présent qui fuit et à l’avenir dont on croit percevoir les premiers échos. 
Une fois par mois, le podcast Échos du futur vous invite à découvrir l’analyse prospective d’une oeuvre de science-fiction, ce genre qui permet à des romanciers, des cinéastes, des dessinateurs de nous offrir leurs interprétations de ces échos du futur. En se penchant sur ce que cette œuvre nous raconte, on essayera de comprendre ce qu’elle dit à notre présent, lui sur lequel se construit l’avenir.  
Ėchos du futur explore les imaginaires de la science-fiction pour mieux comprendre les enjeux du présent. Cette démarche analytique est appelée sciencefictiologie ». 

Échos du futur est produit par le Comptoir.


Les épisodes d’Échos du futur sont (liste mis à jour au fur à mesure des sorties) :
Le film OUTLAND ou « le Space Mining sera-t-il un nouveau Far West ? »
Le film DISTRICT 9 ou « une science-fiction quasi documentaire et sociale »
Le film THE CREATOR ou « une géopolitique de l’intelligence artificielle »
Le film EX MACHINA ou « les relations humain-machine jusqu’à l’intime »

Pour écouter Échos du futur, c’est très simple. Il suffit de vous abonner sur la plateforme de votre choix : Apple Podcast, Spotify, Deezer, Podcast Addict ou encore YouTube. Vous pouvez aussi écouter Échos du futur sur votre assistant vocal et retrouver les analyses sur le site www.futurhebdo.fr. 

Odyssée interstellaire | Cité des sciences et de l’industrie | Consulting et contenus

Après de nombreux mois de travail et de maturation… la conférence scénarisée « Odyssée interstellaire » s’est déroulée le 16 décembre, à la Cité des sciences et de l’industrie.

Avec Jacques Arnould (CNES), Lucie Poulet, PhD et Roland Lehoucq (CEA), nous avons emmené, Florence Porcel et moi, plus de 200 personnes dans un voyage de 4,37 année-lumière sur 170 ans ! Pas mal, non ? Et tout cela en 2 heures, une douzaine de questions interactives et un plongée inoubliable de l’espace vers la planète Toliman d.

Un bel exemple de vulgarisation rendu possible par la bienveillance de nos trois experts qui se sont prêtés au jeu auquel nous avons invité notre public.

Merci aux équipes de la Cité d’avoir offert au Comptoir Prospectiviste l’opportunité d’écrire — sous la tutelle bien veillante de nos experts sus cités — une expérience devenue immersive grâce à l’implication des équipes du planétarium qui a produit les visuels et les animations dont la plongée vers notre destination spéculative !


EDITO : L’humanité a toujours tourné les yeux vers les étoiles. Dès l’Antiquité, Lucien de Samosate va jusqu’à imaginer des États sur la Lune, idée reprise par Cyrano de Bergerac au 17e siècle. Dans ces récits, le merveilleux permet tout. 

En 1610, Galilée tourne sa lunette astronomique vers Jupiter et observe quatre lunes en orbite autour de la géante. C’est la confirmation par l’observation de la révolution copernicienne qui, moins d’un siècle plus tôt, avait retiré à la Terre sa place centrale dans l’Univers. Dans la foulée, Giordano Bruno, théologien et philosophe, avait envisagé l’infini de l’espace, peuplé d’autant d’étoiles et de planètes. Cette audace lui avait valu d’être brûlé vif par l’Inquisition en 1600. 

De leur côté, les récits imaginaires deviennent « science-fiction » avec la Révolution industrielle : les principes magiques sont remplacés par ceux des sciences et techniques. Le premier récit interplanétaire De la Terre à la Lune est écrit par Jules Verne en 1858. Puis H. G. Wells imagine La guerre des mondes qui, en 1898, décrit l’invasion de la Terre par des forces martiennes. Plus tard, le cinéma s’empare lui aussi du sujet spatial avec La planète interdite (1956) parmi les premiers succès de la SF au box-office. Depuis, la liste des œuvres ne cesse de s’allonger et un constat s’impose : si l’imagination est un moteur de la science-fiction, les sciences en sont le carburant ; elles renouvellent l’imaginaire des auteurs avec leurs incessantes découvertes. 

Ainsi, avec la confirmation de la première exoplanète par Michel Mayor et Didier Queloz en 1995, on sait désormais qu’il existe bien une infinité de mondes : notre galaxie pourrait être riche d’au moins 100 milliards de planètes. Mais si, comme dans la SF, l’humanité veut partir à leur découverte, il va falloir apprendre à maîtriser les espaces interstellaires. Et ça n’est pas une mince affaire, d’autant plus que l’esprit humain est incapable de prendre la réelle mesure des espaces qui séparent la Terre des étoiles qui l’entourent ! 

Pour contourner la difficulté du voyage interstellaire, la série Star Trek, en 1966, « invente » la distorsion de l’espace-temps : celle-ci permet de parcourir de très grandes distances en très peu de temps, procédé bien pratique pour une série de télévision… et tellement génial qu’on peut se demander si la série n’aurait pas inspiré Miguel Alcubierre, physicien, qui, en 1994, théorise un procédé permettant de se déplacer plus vite que la vitesse de la lumière. 

Si la théorie est éventuellement là, il y a encore un immense chemin à parcourir avant d’envisager le début de la moindre expérimentation. Néanmoins, cet exemple, comme d’autres, a le mérite de montrer l’existence d’une fertilisation croisée entre sciences et science-fiction. Jusqu’où cette démarche peut-elle emmener l’humanité ? L’avenir nous le dira. D’ici là, bon voyage interstellaire !

FuturHebdo #07 « Industrie zéro carbone en 2050 : un horizon atteignable ? » | IHEST | Consulting et Publication

Voici le nouveau numéro de Futurhebdo, le magazine de nos futurs immédiats. Il a été conçu en collaboration avec l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST), à la suite de l’université territoriale : « Industrie zéro carbone en 2050 : un horizon atteignable pour la Métropole Rouen – Normandie ? », événement lui aussi conçu par l’IHEST dans lequel le Comptoir Prospectiviste assurait la partie prospective.

Les 1er et 2 décembre 2022, cette université a rassemblé près de 80 acteurs du territoire de Rouen, industriels, associatifs, agents territoriaux et élus, dont messieurs Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole Rouen-Normandie, et Abdelkrim Marchani, son vice-président à la Métropole. Ils ont pu entendre Pierre Musso, philosophe, François Bost, économiste, Catherine Guermon, EcoAct et Pierre Giorgini, prospectiviste.

Ils ont également reçu les témoignages de cinq autres territoires engagés dans cette démarche de décarbonation : la Vallée de la chimie, Lyon, Dunkerque et son projet TIGA, la région Occitanie, Nantes – Saint-Nazaire et leurs « Énergies nouvelles » et Hambourg, Allemagne. Ils sont aussi participé à trois ateliers dont utilisant la démarche prospective.

Ce document s’appuie sur les prises de paroles des uns et des autres, hommes et femmes de conviction qui partagent leurs visions des enjeux qui se présentent à la France et à ses territoires sur le long chemin qui doit mener à la nécessaire décarbonation de nos activités industrielles.

Bonne lecture !


Vous trouverez ce numéro 7, et les numéros précédents de FuturHebdo,
dans la boutique du Comptoir Prospectiviste : https://prospectiviste.fr/boutique/

À consulter aussi sur le site de l’IHEST :
https://www.ihest.fr/futurhebdo-x-ihest-industrie-zero-carbone-en-2050-un-horizon-atteignable/

 

Deux ou trois choses que “Ex Machina”, parlant de demain, nous dit sur aujourd’hui | inCyber News | Publication

“Ex Machina” : un film qui explore les relations (intimes) humain-machine… Et bien plus encore

L’intrigue du film est construite via trois protagonistes : Caleb, programmeur informatique, invité à rencontrer son patron dans une propriété perdue en montagne. Nathan, créateur du plus puissant moteur de recherche au monde (patron de Caleb et génie de l’informatique) et Ava, robot doté d’une intelligence artificielle particulièrement avancée et d’apparence féminine, que l’on nomme “gynoïde” dans le jargon de la robotique. Ada est la dernière itération de l’intelligence artificielle que Nathan à créée. Il souhaite l’évaluer. D’où la présence de Caleb.

Très rapidement, il s’avère que le trio se trouve impliqué dans bien autre chose qu’une simple évaluation des capacités d’une IA, sachant que Ava est bien identifiée en qualité d’intelligence artificielle. L’enjeu du test auquel Caleb est obligé de se prêter n’est plus de savoir si Ava est capable de soutenir une conversation humaine – ce qui relèverait de capacités essentiellement algorithmiques – mais de savoir si elle arrive à convaincre son interlocuteur humain qu’elle est dotée d’une conscience malgré son apparence robotique. Plus encore, elle doit convaincre qu’elle est une personne. Ce qui signifie, par conséquent, que la gynoïde a conscience d’elle-même.

Pour notre plus grand plaisir de spectateur, le déroulement de l’intrigue du film va bien au-delà de cette interrogation légitime — la nature d’Ava — pour aborder d’autres thèmes : l’empathie de l’humain à l’égard de la machine, la séduction et le possible sentiment amoureux entre être biologique et être artificiel. Ne voit-on pas Ava se revêtir d’une robe pour plaire à Caleb qui passe du statut de testeur à celui de visiteur ?

La suite sur inCyber.org

Première contribution d’Olivier Parent à
inCyber News, le média de la confiance numérique

À suivre également sur FuturHebdo.fr et
Sciencefictiologie.fr

Deux ou trois choses que “The Creator”, parlant de demain, nous dit sur aujourd’hui | inCyber News | Publication

Ce film de science-fiction, sorti à l’automne 2023, a été conçu avant le raz-de-marée « cru 2022 » des algorithmes génératifs : ChatGPT du côté des agents conversationnels et les Dall-E pour ce qui concerne la génération d’images. Néanmoins, ce film permet bien une réflexion sur le thème de l’IA et sur d’autres aspects.

Tout tourne autour d’une guerre entre Occident, représenté par les seuls États-Unis, et l’Asie. La raison de ce conflit meurtrier ? Une différence radicale de perception à l’égard des intelligences artificielles. Voilà en substance le pitch du film.

Sans risque de conflit majeur, cette différence existe aujourd’hui. Du côté occidental, le robot est souvent considéré comme un danger, par le truchement de sa littérature et de ses films de science-fiction. Il suffit d’évoquer, à ce titre, des sagas telles que Terminator ou Matrix. Le cycle de romans Dune, de Frank Herbert, intègre aussi la suspicion à l’égard de l’intelligence artificielle. Elle est exprimée dans un événement antérieur à l’action principale, le Jihad Butlérien, de Brian Herbert et Kevin J. Anderson, qui interdit la fabrication de « machines pensantes ».

On peut rapprocher cette appréhension occidentale à l’égard de l’IA d’un principe fondateur de la philosophie occidentale : l’altérité où le « Je » est différent de « toi », de « nous ». Les religions monothéistes se sont construites sur ce principe où le « Je suis celui qui est », qu’adresse Yahvé à Moïse, est à rapprocher du Cogito ergo sum de Descartes : là, Yahvé dit à Moïse qu’il est un et autre (alter en latin) que son futur prophète.

Plus tard, la Grèce antique apportera sa pierre à l’édifice de la construction d’une philosophie qui revendique l’unicité de l’être et sa différence à l’égard de l’autre. L’allégorie de la caverne de Platon en est un bon exemple : il faut être un et unique pour percevoir l’intérêt de l’expérience de pensée qui interroge notre expérience du réel… La suite sur inCyber.org

Première contribution d’Olivier Parent à inCyber News, le média de la confiance numérique
À suivre également sur FuturHebdo.fr et Sciencefictiologie.fr

FuturHebdo #06 Numéro spécial Saison 2 des Mondes Anticipés est paru | Publication

La nouvelle mouture de FuturHebdo (version papier) vient de paraître !

Ce numéro est publié à l’occasion du lancement de la saison 2 des Mondes Anticipés, festival nomade de prospective et d’anticipation.

Cette nouvelle saison a pour thème : « Le Corps dans tous ses états ! Biologiques, sociales, numériques : faut-il avoir peur des mutations annoncées ? ». La Cité des sciences et de l’industrie, à Paris, a accueilli ce nouvel épisode des Mondes anticipés.

Ce numéro 6 de FuturHebdo, catalogue du festival, accompagnera les Mondes Anticipés tout au long de cette nouvelle saison une « Le Corps dans tous ses états ! » lors des prochaines étapes à Marseille, Lille, Grenoble, Papeete, Pau, Strasbourg… et dans bien d’autres villes encore.

Cette année, les contributeurs de ce numéro spécial sont : Luc Dellisse, Bénédicte Coudière, Nathalie Viet, Vincent Lorphelin, Guillaume Loublier, Jacques Arnould, Thomas Michaud, Lorenzo Soccavo, Christian Gatard et Olivier Parent.

Bonne lecture !

www.mondes-anticipes.fr

Vous trouverez ce numéro 6, et les numéros précédents, dans la boutique du Comptoir Prospectiviste : https://prospectiviste.fr/boutique/

EDITO : Ce numéro 6 du magazine FuturHebdo est à nouveau un numéro spécial : c’est le catalogue de la saison 2 du festival des Mondes Anticipés.
Après nous être interrogés sur les rapports que nous entretenons avec notre planète, la Terre considérée comme un vaisseau spatial dont il faut prendre soin, cette nouvelle saison du festival nous invite à entreprendre une nouvelle exploration, mais, cette fois, à une échelle plus humaine, celle de notre corps, pris au sens large du terme. En effet, les innovations ne cessent de s’enchaîner. Elles modèlent, sous nos yeux ébahis ou effrayés, un monde qui se veut nouveau grâce aux révolutions technologiques engagées dans de nombreux domaines. Ainsi, l’innovation modifie les rapports que chacun d’entre nous entretient avec son intime, son environnement familial, social, politique…
Ce mouvement perpétuellement novateur viendrait-il donner raison à celles et ceux qui s’alarment de ce qu’ils perçoivent comme une accélération de l’histoire, empêchant les fruits de l’acquis et de l’expérience d’arriver à maturité ? Le progrès technologique est-il le seul chemin à suivre afin d’assurer à l’humanité un avenir radieux à moins qu’il ne se révèle être son fossoyeur ?
Entre techno-enthousiastes et Cassandre de tous ordres, il est grand temps de se poser et de s’interroger sur la société qui se dessine au travers des innovations touchant nos rapports à la santé, à la connaissance, à la citoyenneté, à l’économie… C’est, en tout cas, l’invitation que les Mondes Anticipés adressent à leurs visiteurs à l’occasion de cette deuxième saison et ainsi qu’aux auteurs qui, dans les pages « Cartes blanches à… », s’expriment librement. Sans engager l’organisation du festival ou la rédaction du magazine, ces textes ouvrent le débat !
Bon festival !

 

2 articles d’Olivier Parent sur Horizons Publics | Publication

Pour le magazine Horizons Publics, deux articles d’Olivier Parent qui partent à la découverte de la science-fiction — plus particulièrement de l’anticipation — comme source d’inspiration, de renouvellement dans la conception des politiques publiques.
Étonnant, non ? Ça peut valoir un petit détour pour s’aérer la tête et les idées :

« De l’auteur de SF qui s’approche de la politique, tout comme du politicien qui s’aventure en terre science-fictionnelle, on pourrait être tenté de dire : « Qu’allait-il donc faire dans cette galère ? » Et pourtant, tout comme l’écrivain n’hésite pas à nourrir son imaginaire aux sources du réel, il pourrait s’avérer pertinent pour les femmes et les hommes qui font les politiques publiques d’aller voir ce qui se dit dans la SF… »

HORIZONS PUBLICS | Science-fiction et politiques publiques ? | Article

Olivier Parent a écrit un article pour le dernier numéro (26) de la revue Horizons Publics :

La science-fiction peut-elle être source d’inspiration pour la construction des politiques publiques ?

Les liens entre science-fiction et politique ne sont pas évidents. De l’auteur de SF qui s’approche de la politique, tout comme du politicien qui s’aventure en terre de science-fiction, on pourrait être tenté de dire : « Qu’allait-il donc faire dans cette galère ? » Et pourtant, tout comme l’écrivain n’hésite pas à nourrir son imaginaire aux sources du réel, il pourrait s’avérer pertinent pour les femmes et les hommes qui font les politiques publiques d’aller voir ce qui se dit dans la science-fiction…

Article à retrouver dans le numéro 26 d’Horizons publics :

Transitions : de nouvelles approches pour compter ce qui compte
Les systèmes comptables et budgétaires sont au cœur de nos organisations privées et publiques. Ils servent d’outils de pilotage et de gestion pour orienter les décisions stratégiques. Face à l’urgence et à l’accélération des transformations (écologique, sociale, numérique, sanitaire, etc.), le temps n’est-il pas venu de changer de logiciel, voire de cadre de références et de compter ce qui compte ?

Les organisations publiques en général – et les collectivités locales en particulier – ont un rôle essentiel à jouer sur ce chantier qui ne se résume pas à l’adoption de budgets verts ou de quelques indicateurs de résilience. Il s’agit de s’engager dans une approche plus systémique, prenant en compte les limites planétaires, ou encore les capitaux naturels et humains, comme l’illustre la méthode de comptabilité comprehensive accounting in respect of ecology-triple depreciation line (CARE-TDL).