MAP #7 DU LEAP.EU EST DISPONIBLE

Un nouvel article de FuturHebdo publié dans MAP, automne 2012 :
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Bonne lecture et rendez-vous en mars pour le #8 !

A n’en pas douter : les restaurants de la chaîne Maya’s Food se sont donnés les moyens de se faire connaitre. Ces derniers mois, les médias ont complaisamment relayés une belle campagne de pub qui présentait un concept alléchant : restauration, librairie, fleuriste et cyberbar. Maya’s Food c’est un seul lieu mais une foison de services tournés vers le plaisir des sens et la communication (au sens large du terme…). Mais les services proposés ne s’arrêtent pas à ces seuls aspects… Dans l’esprit d’un hédonisme renouvelé, la chaîne de boutiques Maya’s Food propose à ses clients des menus personnalisés. Par là, entendez bien une personnalisation comme jamais on ne vous l’a proposé : au moment où vous prenez place, avant même de commander quelques consommation que ce soit, un bref questionnaire vous accueil à votre table. Il se fini par la proposition d’une analyse métabolique et phénotypique.

Pardon ?

Vous avez bien lu. Ce que les syndicats et autres associations pourchassent dans les entreprises pour protéger le droit à l’anonymat des employés (FuturHebdo : Espionnage industrio-privé), ces restaurants en ont fait un argument de vente : “Laissez-nous voir, au plus profond de vous-même, qui vous êtes… Et, on vous nourrira de la meilleure façon qui soit !

Soit. Il est en effet tentant de se dire, en ces temps de crises sanitaires chroniques, diverses et variées, qu’une alimentation personnalisée et bénéfique (nutrition, purgation, stimulation, énergétisation…) ne peut pas faire de mal… Reste, qu’une question n’a pas encore trouvée de réponse : que font les services informatiques de Maya’s Food de toutes les données récoltées sur les clients qui défilent dans les fauteuils des restaurants de la désormais célèbre chaîne.

La DSI de Maya’s Food garantit le plus total des anonymats et la non-corrélation entre un profil génétique et l’identité du client au nom du secret médical : le système d’analyse de Maya’s Food est piloté par un comité d’éthique qui rassemblent, entre autres, plusieurs médecins.

Faut-il les croire ? La EEDPC (successeur européen de la CNIL française, voir FuturHebdo : Protection individuelle) s’est penchée sur le cas de cette base de données jugée critique. A ce jour, elle n’a rien trouvé à redire. Il n’en reste pas moins que la tentation pourrait être grande, pour un gouvernement, pour un assureur… Pour un groupe marchand… de mettre la main sur un tel trésor… La tentation pourrait être tout simplement trop grande pour Maya’s Food : s’empêchera-t-elle toujours de commercialiser sa base de données de profils génétiques, corrélés ou non aux identités. En leur temps, des entreprises comme Facebook passèrent le pas sans hésiter… Il est vrai que les données vendues au début du siècle par certains réseaux sociaux pourraient passer pour anodines en comparaison avec des millions de profils génétiques d’êtres humains ! Sous le prétexte de la jouissance, le danger serait grand de voir la liberté de chacun encore un peu plus amputée, en premier lieu pour les clients de Maya’s Food…

Encore une fois, c’est le client qui est appelé à agir grâce à son pouvoir d’achat qui devient aussi tranchant qu’un bulletin de vote exprimé !

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